Les dangers des Aliments Ultra Transformés (AUT)

Aujourd’hui, la qualité moyenne des aliments a fait des progrès. En effet, les maladies, les intoxications alimentaires et les incidents divers ont fortement diminués. En même temps, le coût de la nourriture n’a cessé de baisser. De plus, les ménages ont maintenant réduis la part de l’alimentation dans leur budget. En effet, elle était de 35% en 1960, mais elle est passée à 20% en 2014.

Les chercheurs ont également montré qu’un adulte ayant besoin de 2200 calories  par jour, consomme 35.9% de calories issues des aliments ultra transformés. La nourriture est donc sensé être meilleure tout en étant moins cher ; mais ce n’est pas ce que révèle l’étude publiée en 2017 et présentée dans le British Medical Journal.

La standardisation des produits alimentaires, a fait que les plats mis en vente contiennent maintenant un grand nombre d’additifs et diverses substances ; dont les effets à long termes sont encore mal connus. De plus, la multiplication des AUT (Aliments Ultra Transformés) coïncide avec une augmentation du nombre de cancers.

L’étude NutriNet-Santé

Cette étude a été réalisée en France, auprès de 105 000 personnes, avec l’aide des chercheurs de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et de l’université de Paris-XIII.

De 2009 à 2017, les participants ont rempli périodiquement des questionnaires en ligne sur ce qu’ils mangeaient. Les chercheurs se sont donc intéressés aux AUT consommés, et sur 8 ans 2228 cas de cancers ont été diagnostiqués. Ils ont donc souligné une augmentation de 10% de la proportion d’AUT dans le régime alimentaire des ménages, associé à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer global et un cancer du sein en particulier.

Définition des AUT

Les AUT sont des produits transformés industriellement, les ingrédients sont fractionner et détruit puis recombinés afin de restauré sa qualité nutritionnelle.

Mais les aliments contiennent donc des quantités élevées en lipides, lipides saturés, sucres et sels ajoutés, ainsi qu’une plus faible quantité en fibres et vitamines. De plus, ils contiennent une longue liste d’additifs (selon les brésiliens, la présence de seulement 4 additifs est suffisant pour classer l’aliment en tant qu’AUT) et de substances formées lors des processus de transformation industriel, ou des matériaux au contact des aliments. Enfin, la transformation des aliments et en particulier leur cuisson produisent des contaminants nouvellement formés, et les emballages en plastiques ont de forte chance de contenir du bisphénol A, qui est un perturbateur endocrinien dangereux, surtout pour les enfants.

Parmi ces aliments, on peut citer les pains industriels, les sucreries, les céréales pour enfants, les sodas et autres boissons sucrées, les yaourts à boire pour enfants, les viandes transformées (jambon, nuggets, boulettes…), les soupes instantanées et enfin les plats préparés surgelés  ou en barquettes.

Depuis les années 80, les AUT ont envahi les supermarchés, et leur vente ont explosé du fait que les français consacrent de moins en moins de temps à la cuisine. Ils sont fabriqués en masse et la concurrence est élevée, ce qui permet de tiré les prix vers le bas. A tel point qu’aujourd’hui, 50% des produits alimentaires vendu en magasins sont des AUT.

Quel bilan tirer ?

Pour l’instant, la corrélation entre cancer et produits chimiques de synthèse est purement statistique, il n’y a pas de rapport de causalité. L’étude ne propose qu’une première observation qui mérite une exploration attentive et plus poussée.

Les questions autour de l’alimentation sont très complexes. Les personnes répondant aux questionnaires sur internet ont des profils particuliers et propres à chacun. En effet, beaucoup d’autres facteurs sont à prendre en compte, comme le tabagisme ou les activités physiques.

C’est pour cela que l’équipe qui à réaliser l’étude lance un nouveau programme sur les additifs, dont l’objectif principal sera d’évaluer les expositions alimentaires usuelles à ces substances, et d’étudier leurs effets potentiels sur la santé et la survenue de maladies chroniques.

Pour ce qui est des industries agro-alimentaires, elles nient la corrélation entre cancers et additifs. Ils jouent sur l’ambiguïté car il y a des enjeux économiques. Les lobbys ont attaqués le ministère de la santé, qui voulait instaurer le Nutri-Score; une « signalisation » de couleurs en fonction du niveau du risque présenté par un produit alimentaire. Mais comme tout se joue en Europe et que les lobbys européens des industriels  sont plus forts que ceux de la santé publique, ils ont réussi à maintenir leur propre signalisation, moins lisible pour le consommateur.